36. Départ pour le camp de Lorquin
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Après un long mois d’enfermement presque absolu entre les murs de la caserne, interrompu seulement par une permission trop courte, nous connaissons l’ivresse de la première véritable sortie. En début d’après-midi – après une première partie de journée consacrée à des T.I.G. et à la préparation de nos affaires – nous sommes partis, en file indienne, pour les quelques heures de marche qui devaient nous conduire jusqu’au plateau herbeux et désolé de Lorquin, où allait avoir lieu une partie de notre instruction au combat. On nous avait demandé de préparer nos sacs à dos en les remplissant de suffisamment de frusques pour deux semaines de manœuvres, alors même que nous ne devions passer que trois jours sur le terrain. Nos supérieurs procédèrent avant le départ à une sourcilleuse revue de paquetage, attentifs à ce que nous n’omissions pas une seule miette de notre pesant et inutile fardeau. L’un après l’autre, les soldats chargent leurs sacs sur leurs é...