43. La marche fourragère
« Une heure d’ascension dans les montagnes fait d’un gredin et d’un saint
deux créatures à peu près semblables. La fatigue est le chemin le plus court vers l’Egalité et la Fraternité – et durant le sommeil la Liberté finit par s’ajouter. »
Nietzsche, Humain, trop humain.
Dès qu’un soldat du 1er régiment d’Infanterie est habillé en tenue de parade ou de défilé, il porte à son épaule gauche la décoration collective que l’histoire accorda à cette unité : une fourragère aux couleurs de la médaille militaire, verte et or. Traditionnellement, cette décoration n’est remise qu’à la fin de la période d’instruction, quand on considère que les jeunes soldats sont enfin devenus dignes de l’arborer.
Pour marquer ce passage, à lieu préalablement la marche fourragère, qui est comme la clôture du rite initiatique que constituent les deux mois (pour les appelés) ou quatre mois (pour les engagés volontaires) de classes. Cette marche dure généralement deux ou trois jours. Pour des raisons d’organisation, nous n’effectuerons une randonnée que pendant une seule journée, mais qu’on nous a promis suffisamment longue et intense pour nous permettre d’arriver au but final : le sommet du Donon, dans les Vosges du Nord. Chacune des sections de la Compagnie d’Instruction effectuera cette marche séparément, en variant un peu l’itinéraire.
Nous attendons cette épreuve avec impatience. Elle sera pour nous le symbole d’une libération, de la fin de ses semaines où l’angoisse, la dépression, la colère s’est abattue sur un nombre croissant d’entre nous. A aucun moment, la pression des gradés ne s’est relâchée. La plupart d’entre nous ont cédé à l’épuisement nerveux. Certains – dont je suis – parviennent tant bien que mal à le camoufler. D’autres ont, comme on dit, « pété les plombs ». Cela ne pourrait guère durer davantage. Il faut que cette période finisse. Nous avons tous assez.
*
Il est trois heures du matin, en cette fin mars 1995. Nous sommes rassemblés dans le couloir du deuxième étage, face aux portes fermées de nos chambres, nos sacs à dos à nos pieds. Nous avons également nos FAMAS, sans munitions, avec le bouchon de tir à blanc vissé au bout du canon. Les rangers sont cirées. Les visages déterminés. Nous nous sommes couchés tôt, hier soir. Les gradés passent en revue nos affaires. Le sergent-chef Glier vient nous haranguer, nous parlant de courage, d’effort, de cohésion. Les camions attendent en pas, dans la cour, moteurs tournant doucement. Nous descendons les escaliers. Bref rassemblement dans la cour, puis nous montons frileusement à l’arrière des gros véhicules bâchés. On démarre. On quitte le régiment, direction Lorquin, où nous parvenons eu un quart d’heure. En bordure du village, déjà dans la pleine campagne, les camions nous déposent, et on se met en route.
Nous nous enfonçons dans un paysage de prairies grasses et noyées dans le brouillard, entre lesquels des ruisseaux serpentent paresseusement. Les montagnes ne sont encore qu’une lointaine ligne bleue, au Sud. L’un de ses sommets est notre destination. Cela nous donne la mesure du chemin à accomplir. De vieilles fermes dessinent leurs formes molles, loin devant nous. Le ciel, bleu foncé, est d’une unicité métallique, où percent encore de nombreuses étoiles. Il fait froid, et l’herbe blanche crisse légèrement sous nos pas. Nous marchons en silence, formant une colonne le long de laquelle nos gradés se déplacent en nous surveillant d’un œil plus ou moins critique.
Je me suis porté plutôt en avant de la file. Je ne vois que cinq ou six camarades qui me précèdent. Les formes estompées dans lesquelles nos silhouettes vertes se meuvent donnent à la scène un caractère profondément onirique. Je songe à observer toute chose, à noter les nuances du ciel, à humer le souffle à peine perceptible du vent, voulant transformer ces instants en un souvenir durable, qu’il me sera permis d’évoquer à jamais. Je me sens jeune, heureux, résolu. Je me sens libre. Je songe avec satisfaction que le sergent F… ne fait pas partie de cette marche. Même s’il me laisse relativement en paix depuis le fameux soir, j’aime autant le côtoyer le moins possible. Il y a ici d’autres gradés qui peuvent me mettre mal à l’aise – et surtout le sergent-chef – mais aucun ne m’inspire de crainte. Mon pas est ferme, les balancements de mes bras amples, détendus.
Notre progression nous conduit près d’une petite rivière qui est un des affluents de la Sarre. Il nous faut traverser un de ces bras, profond d’un mètre et large de deux. Une racine qui plonge à peine dans l’eau permet aux premiers de traverser sans encombre.
Au moment où mon tour arrive – mais ne pressentais-je pas que cela arriverait ? – le morceau de bois cède sous mon pied, et je me retrouve dans l’eau glacée jusqu’au ventre. Il y a quelques rires autour de moi. On me tire de là, et je reprends pied sur la berge en montrant une bonne humeur qui n’a rien de forcé : l’incident m’a amusé. Je ne prends pas garde à mes vêtements collés à mon corps, ni à mes rangers pleines d’eau. Je reprends la progression comme si de rien n’était. Mes chaussures produiront un bruit de clapotis pendant toute l’heure qui suivra. Quant au froid, j’ai appris à m’en accommoder. Les rieurs apprécient la démonstration de mon désormais légendaire flegme. Je vois dans l’incident je ne sais quel bon augure. Je sens déjà que j’irai jusqu’au bout de cette marche, que je m’en tirerai même honorablement. Je sens que je ne volerai pas ma fourragère.
*
Le Donon. Les Vosges du Nord. C’est d’abord une forêt, et une odeur. Cette odeur qui restera, à jamais, pleine de souvenirs. Celui de nos pas faisant bruire légèrement le sol recouvert d’une fine couche d’aiguilles de pins et de petites plaques de neige par endroits. Celui d’un temps, d’un âge, que mon corps fuira, mais d’où mon âme ne s’échappera plus jamais.
J’ai vingt-trois ans, quelque part entre l’adolescence et la pleine maturité. Adulte, je suis par ma conscience de l’inéluctable, par ma faculté à accepter les choses quand elles surgissent de l’horizon ; adolescent, je suis encore, et toujours je serai, car je puis me dresser sans crainte devant ces choses, et les combattre, avec espoir et innocence. J’ai vingt-trois ans… à jamais.
Je me trouve dans une forêt qui est celle de mes Vosges natales, avec ses épicéas sombres, ses affleurements de granits, avec les reflets émeraudes des cristaux de feldspath, et avec les étroites sentes que les chevreuils dessinent au travers des fourrées. Ce sont bien les basses et sombres montagnes des Vosges que j’arpente, à ce moment, mais je sais aussi que c’est ailleurs. Brocéliande ?
Les gouttes de pluie glacées dégoulinent des feuilles de hêtres ; de petits étangs s’entourent de bouleaux et de saules blancs qui aiment la terre gorgée d’humidité ; ils voisinent par endroits – chose rare – avec des sapins aux aiguilles piquantes, qui aiment les hivers froids. Aux endroits où le sol est le plus riche, des chênes dressent leurs ramures somptueuses.
Cependant, je marche, parmi mes camarades.
J’avance, d’un pas régulier, depuis un temps que je ne saurais évaluer. Ce long et pénible cheminement, qui commence à provoquer de sourdes douleurs dans mes membres harassés, est juste et nécessaire. Cette idée est en moi ; elle m’a été inculquée d’une façon que j’ignore.
Nous sommes la plupart du temps entouré d’arbres ; parfois, une trouée dessine les contours d’une clairière, d’une prairie, d’un petit lac. Le vent caresse, de plus en plus amical, la peau de mon visage jeune. Des nappes de brume flottent au hasard, se dispersent, puis de reforment au gré du vent changeant qui se refroidit d’heure en heure.
Nous marchons, êtres provisoires et éternels.
Je songe déjà à l’avenir. Souvent, je reviendrai en cette forêt, dans ces montagnes. Surtout à la fin de l’hiver, quand le froid me ramènera des années en arrière. Je marcherai longtemps, de telle sorte que mes jambes endolories me feront songer à des frères oubliés dont j’ai partagé la captivité et les joies. De petits soldats s’agitent devant mes yeux. Des visages de caserne revivent dans mon âme fidèle : celui, rasé trois fois par jour et toujours noir de barbe, et Couvard, avec son parler ch’ti, sa rudesse d’ours affectueux, ses attaques de polochon aussi rudes que des coups de massue. Lemoine, le précautionneux, à l’armoire toujours impeccablement rangée, avec son œil larmoyant, que nous rudoyions parfois, quand la tension devenait trop forte et usait les liens à la fois précaires et insécables qui nous unissaient. Ricardo, grand gaillard au physique athlétique de séducteur italien, qui se mettait les fesses à l’air face au couloir juste avant que l’adjudant ne vienne passer la revue de notre chambre. Mathieu, dont les chaussettes odorantes dissuadaient de faire la revue de son armoire, qui lâchaient fièrement les vents les plus violents qui se puissent concevoir ; et certains dont j’aurai oublié les noms mais pas les visages, celui qui était d’un calme légendaire, serviable, souriant et fidèle ; et puis le grand squelette hilare de la chambrée d’en face, le petit rigolard d’à côté, le fou au grand cœur, le repris de justice aux yeux tendres et nostalgiques. Et puis, bien sûr, Yannick.
Yannick, ami et frère de légende. Droit, calme, digne même dans la peur, modeste, plein d’une spiritualité simple et noble. Petit bonhomme frêle qui n’eût pas reculé face au Démon, et que j’eûsse suivi, reconnaissant, dans cette inégale lutte. Qu’il fût Tristan, et j’eûsse été son Kurwenal. Camarade jusqu’au bout, loyal dans la sueur et le sang, Yannick, toi, à jamais.
Je te reverrai, debout dans un survêtement bleu ciel à bandes blanches, face à la fenêtre, dans le couloir, contempler mélancoliquement le crépuscule rougeoyant sur le cadran du beffroi du bâtiment de l’horloge.
Je te revois, ployant sous la charge, marquer péniblement de tes pas engourdis par d’innombrables heures de marche une couche de neige épaisse, au milieu de rochers hostiles.
Et je nous revois la première fois, alignés sur le béton troué, nos maigres effets répandus devant nous, attendant les ordres arbitraires qui décideraient de notre sort, avec le ronronnement asthmatique du vieil autocar verdâtre qui achevait son demi-tour derrière nous.
Ta présence pure s’imposa à moi. Certains naissent avec un frère. Il m’a fallu t’attendre pour en avoir un. Je reçus ta simple bonté comme une eau fraîche.
Mais la nostalgie n’est pas encore de saison. Nous sommes encore côte à côte, soldats, entamant à peine cette longue marche. Nous avons du temps. Encore huit mois devant nous, pour parfaire notre amitié.
*
La journée tire à sa fin. Les dos sont courbés, les pas plus lents, les visages marqués. Les pieds s’imbibent de sang. Les gourdes sont vides, et la soif commence à se faire sentir.
Nous sommes maintenant au cœur du massif du Donon. Ces collines aux ondulations d’une douceur trompeuse existent depuis toujours. Depuis deux mille ans, les hommes y cherchaient, sous les ombres des ramures que les hivers chargeaient de neige étincelante, les traces des gibiers qu’ils convoitaient. Sangliers, cerfs, chevreuils laissaient leurs empreintes dans l’humus brun de l’automne ou sur les aiguilles de pins qui s’accumulaient en fines couches, à la fin de l’été, entre les branches de courts buissons chargés de myrtilles. Des trous de souris se creusaient dans le sol meuble et humide. La nuit venue, des blaireaux, de leur démarche apparemment pataude mais en fait décidée, fouillaient de leur nez aiguisé les buissons où rampaient de gros insectes juteux, à la carapace molle.
Jamais, en ces lieux, l’homme n’avait été proie, mais seulement prédateur, chasseur, ou parfois simple poète en quête de solitude. Jamais nul animal ne l’avait menacé de ses dents ou de ses griffes. Il n’avait à craindre que le froid, la racine traîtresse dépassant du sol sur laquelle son pas trébuchait, ou parfois la brume qui lui dissimulait l’abrupt versant d’un précipice sournois. Au pire, la rencontre d’un vieux sanglier solitaire pouvait lui causer une brève inquiétude, avant que la bête ne s’enfuie en couinant de peur.
Dans la forêt, l’homme vivait en petits groupes nomades. Déjà, alentours, des villages se créaient, et plus loin, des cités entières s’élevaient, bâties de granit. Mais en ces bois, on n’avait jamais construit que des bivouacs provisoires, des rassemblements de quelques tentes disposées frileusement autour d’un feu ont les étincelles fugaces s’élevaient dans la nuit. L’homme n’était que de passage, et entre le petit village de Métairies Saint appartenance et les hauteurs du Donon, jamais il n’y avait eu que des fermes isolées s’étageant de loin en loin sur le plateau du Lorquin, exploitant un bétail qui paissait l’herbe grasse qu’irriguaient les deux torrents issus de la montagne : la Sarre rouge et la Sarre blanche. Il y a longtemps, on se rassemblait, à des lieux marqués de pierres couvertes de runes, pour commercer ou honorer les dieux, pour se rassembler, le temps d’un coucher de Soleil. Mais on n’y restait pas ; le lieu n’incitait pas à la sédentarité. Car, quand les étoiles apparaissaient une à une, et qu’un certain vent se levait par-dessus les cimes des bouleaux qui bordaient la grande tourbière, les hommes ne parvenaient pas à trouver le sommeil. Des lueurs indécises dansaient sous les ramures. Des sons, qui n’étaient ni des chants d’oiseaux ni les exhalaisons de la brise, couvraient parfois la respiration des trappeurs dont la main se resserrait nerveusement sur l’arc ou sur la poignée du coutelas de chasse. Les yeux se levaient alors en direction de choses qui dansaient sous la Lune. Il semblait qu’il faisait plus froid. Quand cela cessait, les hommes se racontaient à mi-voix des légendes plus anciennes que l’humanité elle-même.
Notre marche, en ces lieux, continue, inlassable. A mesure que les heures s’écoulent, que la fatigue pèse davantage sur nos épaules, à mesure que des raideurs apparaissent le long de nos jambes, notre univers se réduit à ce point que nous fixons, à quelques mètres devant nous, cet endroit du sol où dans la seconde qui suit, nous poserons nos pieds.
Dans cet espace restreint, nous voyons se succéder des univers plus étrangers les uns aux autres que les continents que séparent les mers. Pendant un temps, ce sont des petits morceaux de rochers qui affleurent à la surface d’une terre marquée par les empreintes des camarades qui nous ont précédés. Puis, cela fait place à une herbe rase d’où émergent des tiges vertes et allongées, à l’espoir d’un arbuste trouvant son chemin entre deux cailloux, à une petite flaque à la surface de laquelle on devine des larves d’insectes encore engourdies par le froid.
C’est à ce moment qu’on jette un bref regard vers les épicéas, les hêtres ou les pins qui nous entourent. Juste pour prendre conscience que notre progression minuscule, au ras du sol, s’est traduite par une avancée réelle dans le paysage à hauteur d’homme que nous contemplons. Puis nous reprenons notre point de vue de fourmi, attentif d’ailleurs à éviter les quelques-unes que l’on voit laborieusement traverser le sentier chargés d’une brindille, d’un coléoptère mort, ou d’un petit œuf brun clair.
Les soldats que nous sommes marchent le long d’un versant où le sentier se dessine au milieu des souches et d’arbres abattus. Le chef de section soudain nous interpelle tous, tend son bras vers le Sud, désigne une montagne qui nous semble encore bien lointaine, au sommet de laquelle on devine plus qu’on n’aperçoit une sorte de petit temple. Notre horizon s’élargit soudain aux dimensions grandioses du paysage où nous nous déplaçons mètre après mètre.
« C’est le Donon. Quand on sera arrivé là, la marche sera finie », dit le sous-lieutenant Paulty.
Cette annonce qui se voulait encourageante est accueillie avec des soupirs mornes. Je dis à un de mes voisins qui me semble particulièrement fatigué :
« Ne t’inquiète pas. Cela paraît loin comme ça, mais c’est une impression qu’on a toujours, en montagne. En fait, dans une heure, on sera arrivé. »
Je prononce ces paroles sans y croire moi-même. J’avais pourtant vu juste.
Il y eut à franchir le col entre les deux Donons, là où une petite maison forestière se blottis sous un couvert d’épicés. Et puis une longue montée escarpée, sur un petit chemin à peine dessiné entre des rochers, une sente recouverte de neige où il nous faut parfois progresser à quatre pattes. Puis la dernière ligne droite. A l’approche du but, l’épuisement se fait sentir. La colonne s’étire, de plus en plus. J’essaie de rester le plus en tête possible, non par courage, mais pour éviter au contraire la difficulté supplémentaire qu’il y a à être parmi les derniers. J’ai tellement soif que je suis obligé de manger de la neige pour apaiser la sécheresse de mes lèvres.
Nous arrivons au sommet, près de la pierre dédiée à Mercure, non loin du Temple Celtique. Il n’y a personne d’autre que nous. Spectacle grandiose. Ondulations maritimes s’étalant au loin jusqu’à la plaine de la Sarre. Lignes bleues qui s’entrecroisent à l’infini. Désert. Silence. Impression d’infini.
(Source image : Wikipedia)
Après une courte pause, nous descendons par une petite route en lacets, jusqu’aux camions qui nous attendent un peu plus loin. Nos dernières forces s’usent dans cette ultime marche. A chaque virage, nous espérons les camions, mais à quatre reprises, nous sommes déçus.
Enfin, les voilà, avec leurs bâches vertes, leurs grosses roues, leur gros capot difforme dans lequel je perçois pour la première fois quelque chose d’amical, comme le regard de bons géants dressés à ramener les enfants égarés au bercail.
Descente jusqu’à Sarrebourg, en ce soir délicieux et frais. Arrivée au régiment. Dernier rassemblement – difficile, nous ne pouvons quasiment plus marcher. Direction, les chambres.
Ricardo, heureux, me dit :
« C’est merveilleux. On a tous fait ça ensemble. On est tous aller au bout. Ce fut une belle journée. »
Il me reparle de ma chute dans la rivière le matin, me dit que beaucoup m’ont admiré pour avoir continué comme si de rien n’était.
Nous avons tous le sourire aux lèvres. Nous soignons nos pieds. Douche, déambulations en survêtements dans les couloirs. La journée du lendemain sera consacrée à du repos en chambre.
Coup d’œil à la fenêtre, avant de dormir. La vitre me renvoie le reflet d’un homme jeune et fatigué, fier et serein.
Nous n’avons pas fait la guerre. Nous n’avons pas conquis l’Himalaya. Nous n’avons rien fait d’exceptionnel. On a juste un peu marché ensemble, jusqu’à ce qu’on soit assez fatigué pour pouvoir nous flatter de ne pas avoir abandonner. On a bien mérité notre fourragère, les copains.
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